Le tri, le comptage, le transport, la manipulation de graines sont autant d'opérations génératrices de poussières. Semenciers et céréaliers doivent donc mettre en place des systèmes de dépoussiérage efficaces, pour assainir l'environnement de travail et protéger la santé des opérateurs. D'où viennent ces poussières ? Quels sont les risques associés ? Quelles sont les solutions de dépoussiérage adaptées ? Notre article pour faire le point. 

         

D'où viennent ces poussières ?

Les différentes étapes de manipulation, de tri et de traitement des semences et des céréales génèrent des particules solides en suspension dans l’atmosphère. Les poussières libérées par les semences sont de différentes natures. Elles peuvent être végétales, lorsqu'elles sont issues des semences elles-mêmes ou d’autres plantes. Elles peuvent également être minérales, si elles sont apportées par l’environnement (roches, sols) des végétaux. Il peut enfin s'agir de produits chimiques, résidus de produits phytosanitaires lorsque les semences sont traitées.

 

Quels risques ?

Les poussières générées par l'industrie des semences peuvent contaminer l’organisme, principalement par voie respiratoire. Plus les particules sont petites, plus elles vont pénétrer profondément dans les poumons pour atteindre les bronchioles et les alvéoles pulmonaires. La contamination peut également se faire par ingestion, soit directement par la bouche soit par contact avec des mains souillées. Le contact avec la peau et les muqueuses présentent également un risque.

Au-delà des poussières proprement dites, la présence de produits chimiques issus des traitements phytosanitaires, génère un risque supplémentaire, notamment au niveau de la peau. Selon leur taille, leur concentration et leur nature, ces poussières de semences peuvent donc être responsables d’affections plus ou moins graves :  irritations locales (toux, conjonctivite, rougeur cutanée), allergies : asthme, rhinite, conjonctivite, eczéma, intoxications aiguës ou chroniques propres aux produits de traitement phytosanitaire dont certains sont cancérigènes mutagènes ou reprotoxiques.

Enfin, les poussières de céréales ou de semence présentent aussi des risques d'explosion et d'incendie. Celles-ci sont d'autant plus dangereuses qu'elles surviennent dans des atmosphères confinées, comme des silos. La prévention du risque d’explosion et des risques associés, fait l’objet d’une réglementation spécifique, dite réglementation ATEX.

 

Conseil de l'expert

La réglementation ATEX (pour ATmospheres EXplosives) est issue de deux directives européennes (2014/34/UE ou ATEX 95 pour les équipements destinés à être utilisés en zones ATEX, et 1999/92/CE ou ATEX 137 pour la sécurité des travailleurs). Le dimensionnement des zones ATEX est réalisé selon les normes définies pour chaque matériau présentant un risque. La capacité du produit à se diffuser dans l’air et la ventilation mise en place dans la pièce permettent de déterminer si la proportion de produit combustible dans l’air ambiant génère un mélange explosif. 

 

Focus : poussières céréalières et endotoxines

L'exposition à des poussières organiques, et notamment des poussières issues de céréales ou de semences, peut être à l'origine d'un « syndrome toxique des poussières organiques» encore appelé ODTS (pour Organic Dust Toxic Syndrom), un ensemble de symptômes pseudo-grippaux (fièvre, douleurs musculaires, oppression thoracique, gêne respiratoire …). Cette affection est provoquée par des endotoxines présentes en trop grande quantité dans l’environnement de travail.

Pour en savoir plus sur les endotoxines

 

Quelles solutions de dépoussiérage industriel ?

Deux types de méthodes sont utilisées pour traiter les poussières issues de l'industrie des céréales et des semences : le dépoussiérage centralisé et le dépoussiérage point par pointLe dépoussiérage centralisé consiste à centraliser les différents débits d'aspiration provenant de chaque point de captation jusqu'à un filtre collecteurLe dépoussiérage point par point traite à la source, ponctuellement, chaque débit d'air poussiéreux.

Les systèmes d’aspiration centralisés mettent en oeuvre plusieurs techniques pour séparer l'air de la poussière :  elles sont mécaniques (chambres de décantation, dispositif cyclones) ou utilisent des filtres à couches poreuses (manches, poches, cartouches, panneaux plissés ...).

Quel que soit le principe de filtration retenu, celui-ci capte et concentre la poussière. Il faut donc traiter avec attention les poussières recueillies pour éviter notamment les risques d'explosion. Dans le cas des dispositifs à cyclones, on peut recueillir la poussière dans une chambre vidée manuellement par un opérateur. On peut également procéder à la récupération de la poussière par écoulement sous l'effet de la gravité dans une trémie de stockage située selon le cas sous le filtre à manches ou le cyclone, ou dans un local à poussière extérieur.

  

Zoom sur les manches filtrantes

Les manches filtrantes sont des dépoussiéreurs dans lesquels l’air chargé de poussières traverse une couche filtrante sur laquelle se déposent les particules. Les filtres à manches de dépoussiérage industriel sont capables de traiter de gros volumes et une grande variété de poussières. Ils peuvent opérer dans des conditions de service très variées, en fonction des media filtrants employés.

Contrairement à ce qui se passe dans les séparateurs de type cyclonique, dans lesquels les particules sont éliminées en continu, il y a ici accumulation de poussières qui, périodiquement, doivent être séparées par un procédé de nettoyage (contre-pression, vibration …). Le média filtrant est en général agencé en manches constituées de grandes poches, d'une longueur de plusieurs mètres.

Source : Ministère de l'écologie

Schéma de principe d’un filtre à manches lors de l’opération de dépoussiérage (à gauche) et de décolmatage (à droite). 

 

Des techniques de fabrication de pointe, comme la découpe et la thermosoudure continue assistée par ordinateur, permettent de fabriquer des filtres à manches de dépoussiérage industriel adaptés à tous les types de systèmes de dépoussiérage : jet pulsé à contre-courant, système de rinçage d’air ou système de vibration.

Conseil de l'expert :

Différents matériaux peuvent être mis en oeuvre :  polyestermembrane avec PTFEnanofibres avec le cas échéant des traitements spéciaux (antistatique, hydrophobe, oléophobe, etc.).

 

Les cartouches de dépoussiérage

Alternative aux manches filtrantes, les cartouches plissées offrent des surfaces filtrantes bien plus grandes que ces dernières. Les filtres à cartouches offrent en outre un spectre technique plus large en matière notamment de débits traité et d’efficacité de filtration. Ils peuvent être réalisés dans différents médias filtrants (par exemple en polyester), en fonction des besoins. Ils sont donc particulièrement adaptés au dépoussiérage industriel.

A l’instar des dépoussiéreurs à manches, les filtres à cartouches sont équipés de système de décolmatage, soit pneumatique avec une injection d’air comprimé, soit mécanique en utilisant des vibreurs. Comme les manches filtrantes, les cartouches peuvent être installés dans des dépoussiéreurs unitaires, soient au point d’utilisation, soient, mais c’est plus rare, dans des installations centralisées.

 

Les panneaux filtrants

Dernière génération d’éléments filtrants utilisés pour le dépoussiérage, les panneaux filtrants plissés sont quant à eux mis en œuvre pour traiter de grandes concentrations de poussières. Compacts, ils sont particulièrement adaptés lorsqu’il est nécessaire d’optimiser l’ergonomie de manipulation par les opérateurs.

Ils présentent les mêmes spécifications techniques que pour les cartouches filtrantes. Disponibles en tailles standards, ils peuvent aussi être fabriqués sur mesure à la demande pour s’adapter aux installations existantes.

 

Vous êtes concerné par une problématique de dépoussiérage industriel liée au traitement des semences et des céréales ? Contactez nos experts pour mettre en place des systèmes de dépoussiérage efficaces.

Contactez un expert filtration