L'eau médicale est une ressource indispensable au fonctionnement des établissements de santé. Un soin tout particulier doit donc être apporté à sa qualité bactériologique pour préserver patients et soignants. La prévention des risques sanitaires liés aux microorganismes pathogènes dans les réseaux d'eau chaude sanitaire, au premier rang desquels les légionnelles, est d'ailleurs strictement encadrée. Pour garantir la qualité de votre eau médicale, des solutions filtrantes innovantes, faciles à mettre en oeuvre, existent. Pemflow fait le point sur la question.

 

La légionellose, qu'est-ce que c'est ?

La légionellose est une grave infection des poumons, provoquée par des bactéries, les légionnelles, présentes dans les eaux ou les sols humides. Les légionnelles prolifèrent dans les installations d'eau, notamment lorsque la température de l'eau est comprise entre 25 et 45 °C, avec un optimum entre 32 et 35 °C. Si l'eau est stagnante et/ou qu'elle contient d’autres microorganismes susceptibles de fournir les nutriments nécessaires au métabolisme des légionnelles, du tartre ou des éléments de corrosion (fer, zinc), le développement des légionnelles est favorisé.

La légionellose se contracte en inhalant des aérosols (micro-gouttelettes) d'eau contaminée par les bactéries, à l'occasion de douches par exemple. Elle ne se transmet pas entre individus. Si tout le monde peut être touché, les risques augmentent avec l'âge, en cas de maladie respiratoire chronique, de tabagisme…

La maladie se manifeste par une forte fièvre et une toux importante. Dans les formes graves, elle nécessite une hospitalisation et l'administration d'un traitement antibiotique.

 

Légionellose : des obligations légales

La légionellose est une maladie à déclaration obligatoire que les professionnels de santé doivent porter à la connaissance de leur Agence Régionale de Santé (ARS). Pour chaque signalement, les délégations territoriales réalisent une enquête épidémiologique et environnementale afin d’identifier et de maîtriser les sources potentielles de contamination.

Les hôtels, résidences de tourisme et campings, les lycées et collèges, les piscines municipales mais aussi les établissements de santé et maisons de retraite, c'est à dire tous les ERP (établissements recevant du public) sont concernés par cette réglementation.

Les exigences sont particulièrement marquées en ce qui concerne la production et l'acheminement de l'eau médicale. Les établissements sanitaires et ceux hébergeant les personnes âgées font l’objet d’une attention particulière car ils sont équipés d’installations à risques (douches) et accueillent une population sensible.

Dans son rapport intitulé Risque lié aux légionnelles Guide d’investigation et d’aide à la gestion, publié en juillet 2013, le Haut conseil de Santé Publique a actualisé les recommandations relatives à la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de légionellose, au vue des dernières avancées épidémiologiques et des évolutions réglementaires et institutionnelles. Des recommandations et normes analogues existent pour les autres populations bactériennes et des endotoxines.

Pour en savoir plus sur la filtration des endotoxines dans les eaux pharmaceutiques

 

Les bactéries et le biofilm

Outre les légionnelles, d'autres bactéries, circulantes ou piégées dans le biofilm, sont susceptibles de menacer la sécurité des installations d'eau médicale. Citons par exemple :

- les Pseudomonas Aeruginosa, ou bacilles pyocyaniques, de plus en plus souvent responsables d'infections nosocomiales, qui se développent en milieu humide (nuages, robinets, bouchons), et sont très résistants à la plupart des antiseptiques ;

- les myobactéries non tuberculeuses,  qui peuvent causer des infections pulmonaires, cutanées ou lymphatiques et provoquer des infections disséminées chez le sujet immunodéprimé.

Il convient de porter une attention toute particulière au biofilm, cette fine couche contenant des micro-organismes (bactéries, algues, champignons…) qui tapisse les parois des installations et dont la croissance doit être maîtrisée.

Pour en savoir plus sur le biofilm 

 

Eaux médicales : quels dispositifs filtrants adopter ?

Conduites d’eau mal isolées, température de l’eau chaude trop faible, débit insuffisant provoquant une stagnation de l’eau, locaux longtemps inoccupés … autant de facteurs qui favorisent le développement des bactéries et nuisent à la qualité de l'eau.

Une fois ces facteurs maîtrisés, il convient d'équiper certains points sensibles de votre installation d'eau de systèmes de filtration antibactériens performants.

En matière de légionnelles et d'autres contaminations bactériennes, les points d’usage à risque sont les points d’utilisation susceptibles d’exposer les patients à des aérosols de taille inférieures à 5 µm ; il s’agit en particulier des douches et robinets.

Sur les robinets utilisés pour l'hygiène des mains, il est possible de disposer un filtre stérile « terminal ». Pour les douches murales ou à main, on peut mettre en place différents dispositifs selon la configuration : flexibles et pommeaux de douche antibactérien.

Ces équipements sont utilisables à des températures maximales de l'ordre de 70 °C.

Tous contiennent des filtres antibactériens qui limitent la formation du biofilm et éliminent les bactéries. On utilise pour cela des membranes filtrantes plissées ou tubulaires, qui assurent une microfiltration terminale. L'eau à traiter traverse la membrane sous l’effet de la pression. Les particules dont la taille est supérieure à celle des pores sont retenues par le filtre. L’eau filtrée est ainsi purifiée des matières en suspension (colloïdes, particules minérales, résidus organiques…) et des micro-organismes qu'elle contient.

Pour en savoir plus sur la microfiltration

 

La technologie fibres creuses, votre meilleur allié

On préfère généralement les membranes à fibres creuses de grade stérilisant (0,1 µm) aux  membranes plissées, forcément limitées en surface filtrante. Selon les fabricants, ces fibres présentent des diamètres différents, mais également des qualités de média différentes (Polysulfone, Nylon, PVDF, Polypropylène).

Cette technologie présente l’énorme avantage de multiplier la surface de filtration par 2 voire 3 pour une même taille d’élément filtrant, par rapport à une cartouche à membrane plissée. Les dispositifs utilisant la technologie des membranes en fibres creuses sont donc particulièrement compacts, ce qui facilite par exemple leur installation sur les robinets existants.

Cette surface de filtration accrue permet également d'adopter un seuil de filtration plus bas (garantissant donc une meilleure protection anti-bactérienne) sans faire chuter le débit et donc d’augmenter l’efficacité de la filtration (par exemple utiliser du 0,1μm au lieu du 0,2 μm) ou d’augmenter le débit sans augmenter sur la perte de charge.

Pour en savoir plus sur la technologie des membranes à fibres creuses 

 

Les robinets (ou pommeaux de douches) filtrants contiennent en outre un additif bactériostatique qui réduit le risque de contamination rétrograde. Cette dernière, appelée aussi contamination inverse, peut survenir lorsque les sorties d'eau de la robinetterie entrent en contact avec des germes véhiculés par les éclaboussures d'eau. Les projections d’eau provenant de l’écoulement peuvent en effet entraîner une contamination rétrograde due à des bactéries présentes dans le siphon.

Idéalement, robinets et douches doivent en outre être munis d'un clapet anti-retour, utile lors des phases de remplacement du filtre ; ainsi, l’eau contaminée ne coule pas lorsque le filtre est retiré́.

Pour réduire le risque de contamination rétrograde, on peut utiliser par exemple des ions argent. Incorporés au matériau plastique durant la phase de fabrication du filtre, ils assurent une protection durant toute sa durée de vie. 

Conseil de l'expert :

Privilégier des dispositifs filtrants à longue durée de vie, pour éviter la contrainte d'un changement de filtre trop fréquent. Il existe par exemple sur le marché des filtres médicaux qui peuvent rester en place 92 jours.

 

 

Les filtres de douches ou de robinets se changent rapidement grâce à des systèmes d'embouts à visser ou de raccord à clipser, qui assurent en outre une parfaite étanchéité. Des limiteurs de débit permettent de réduire les coûts et de protéger le filtre, prolongeant ainsi sa durée d'utilisation. 

Enfin, il est indispensable de choisir des filtres dont l'efficacité antibactérienne est conforme aux normes en vigueur (norme ASTM F 838-05 et ASTM F 838-15 a par exemple) pour différents micro-organismes (Pseudomonas aeruginosa, Legionella pneumophila, Brevundimonas diminutaAspergillus brasiliensis …).

 

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