La fabrication de produits métalliques met en œuvre des processus très divers : fonderie, découpage des métaux, façonnage, polissage, meulage, soudure, peinture … Toutes ces opérations génèrent des poussières et des brouillards d'huile en quantité parfois importante. Ainsi, fabriquer une tonne d'acier à partir de ferrailles de récupération fondues dans une aciérie électrique relargue 20 kg de poussières renfermant du zinc, du fer et des métaux lourds. Quels sont les risques associés pour les opérateurs et les machines utilisées ? Quelles solutions de dépoussiérage industriel mettre en place ?
Des poussières dangereuses pour l'homme et l'environnement industriel
L’exposition des employés à des composés métalliques, sous forme de fumées ou de poussières, peut engendrer des pathologies respiratoires aigües ou chroniques et, dans certains cas, des maladies neurologiques et cardio-vasculaires. Cette exposition professionnelle à divers composés métalliques est en outre un facteur de risque dans la survenue de cancer. Elle est donc réglementée par des normes strictes.
La fumée générée par exemple lors du processus de soudage peut pénétrer en profondeur dans les poumons, où elle peut causer de sérieux dommages et aussi se propager dans les voies sanguines. L’exposition aux fumées de soudage peut également être responsable de nombreuses maladies pulmonaires, rénales, du système nerveux central… En France, la valeur limite d'exposition professionnelle (VLEP) sur huit heures pour la totalité des particules composant les fumées de soudage est de 5 mg/m3. Les valeurs limites d'exposition professionnelle de chaque constituant des fumées doivent également être respectées.
Ces poussières posent également problème du point de vue industriel. Le meulage, par exemple, produit une poussière abrasive à caractère agglomérant, combinaison de matériaux de revêtement, de particules métalliques, de matériaux abrasifs de meules à aiguiser et d’agents liants de la meule. Ces particules menacent l'intégrité des machines utilisées et celle des produits élaborés, et présentent souvent, en outre, un risque d’incendie et d’explosion. Poussières et fumées produites par les procédés de travail des métaux doivent donc être collectées dans l'air ambiant ou à la source, selon les installations.
Poussières et fumées
Du fait des hautes températures atteintes au point de fusion, tous les procédés de soudage émettent des fumées potentiellement nocives qui peuvent être inhalées par les soudeurs et les personnes travaillant à proximité. Mélangées à de l’air chaud, ces fumées peuvent contenir gaz et poussières. Au vu de leur petite taille et selon leur composition et leur concentration, ces dernières peuvent présenter un risque pour la santé des opérateurs. Les principaux polluants contenus dans ces fumées sont : le chrome VI, le nickel, l’aldéhyde formique, le cobalt, l'aluminium, le plomb, le titane et le monoxyde de carbone.
Les opérations de découpe et poinçonnage peuvent créer elles-aussi des poussières. Dans les fonderies les opérateurs sont également exposés à l’environnement poussiéreux (ponçage, cisaillage). Les meules ou les feutres à polir, fabriqués à partir de coton, de toile, de chamois ou de ficelle génèrent pour leur part différents contaminants issus de la meule elle-même ou du matériau traité, tels que de longues chaînes fibreuses, des agglomérats de coton ou de fibres mélangées à des cires, de l’huile ou des abrasifs.
Retrouvez un exemple de solution pour la filtration des poussières de grenaillage
Brouillards d'huile
Les brouillards oléagineux sont particulièrement courant dans le secteur métallurgique. Ces aérosols prennent naissance lorsqu'on utilise de l'huile pour le refroidissement ou la lubrification pour l'usinage de pièces métalliques. De la vapeur d'huile se forme au contact de la surface usinée chaude, s'évapore puis se condense en particules microscopiques. Ces brouillards se déposent en film gras qui peuvent rendre les surfaces glissantes, s'accumuler sur les machines, les parois et les plafonds et endommager des éléments fragiles, comme les composants électroniques. Ils sont également dangereux du point de vue sanitaire. Il existe par exemple des relations entre l'exposition aux brouillards d'huile et le risque de cancer de la vessie. Ainsi, l'élimination du brouillard d'huile est essentielle pour assurer la sécurité et la propreté du poste de travail.
Le conseil de l'expert :
Des filtres à poches sont souvent mis en place dans les centrales de traitement d'air (CTA) utilisées pour traiter des charges élevées d’huile dans l’air.
Retrouvez deux exemples d'utilisation de dispositifs filtrants pour brouillards d'huile :
- Filtre G4 nettoyable : une solution économique pour vos centrales de traitement d’air dans l’industrie
- Exemple d’équipement en filtres à poches pour CTA dans l’industrie automobile
Zoom : aérosols, poussières, brouillards ou fumées ?
Le terme générique d'aérosol désigne les particules extrêmement fines qui se trouvent dans l'air, telles que les particules solides ou liquides, les poussières, les fumées et brouillards. Les poussières sont des particules solides extrêmement fines issues par exemple de processus mécaniques, présentes dans l’air. Le brouillard est quant à lui composé de petites gouttes de liquide (eau, huile ...) dans l’air. Enfin, les fumées sont les résidus gazeux de combustion. Souvent, des matières solides très fines comme de la suie, des particules d’oxyde métallique peuvent se mêler aux gaz composant la fumée.